samedi 27 juillet 2013

Celti'Cîmes 2013


Continuons à nous former en musique irlandaise ! Après la Frankie Kennedy en Irlande, la Bono Winter School en Bretagne, nous voici partis Julien et moi dans les Alpes pour les Celti'Cîmes (du 21 au 26 juillet 2013 pour cette 4è édition). C'est grâce au groupe The Spurious Tales rencontré au Zic Me Up Tour (auquel j'ai participé avec Mock et avec qui nous sommes allés jusqu'en finale), que j'ai eu vent de ce festival. Les autres Blossom était coincés en Lorraine. C'est ainsi qu'à deux nous avons voyagé avec mon pot de yaourt vert jusqu'en montagne.

Le cadre était à tomber. Le fromage et le jambon aussi. Nous avons débarqué de nuit dans l'Hôtel "La Rua" qui accueillait tous les festivaliers. Nous avons partagé la chambre avec le bouzoukiste touche-à-tout Hugo et Laure, violoniste et bodhraniste déjantée aussi. Nous avons bien sympathisé et avons partagé des moments de franches rigolades. 


Nous étions là pour apprendre bien sûr. Du lundi au vendredi nous avions trois heures de cours. Les trois premiers jours je les ai passés avec Niall Vallely, un maître au concertina. Avec lui, j'ai appris de nouveaux morceaux et des techniques. J'ai même compris à quoi me servait une de mes touches au concertina ^^ Niveau apprentissage, il fonctionne comme Louisa Bennion : pas de partition, nous devions tout mémoriser d'oreille. Quand on n'a pas l'habitude, cela peut paraître déroutant, mais cela m'a permis de voir que je n'étais pas si mauvaise que ça. 

Classe de concertina avec Niall Vallely à droite avec son T-shirt gris

Le reste de le semaine, je me suis perfectionné au bodhran avec John Joe Kelly, considéré comme un des meilleurs joueurs de bodhran et innovateur dans les techniques dites modernes. John joue comme un batteur, très métronomique et sait adapter son jeu en cas de session ou de concert. J'ai pu me rendre compte qu'il pouvait être intéressant de jouer en symbiose avec le guitariste comme une vraie section rythmique et pas seulement comme un accompagnateur apportant des basses et des fioritures rythmiques. Cela pourrait paraître évident pour un non-initié en musique irlandaise, et pourtant ça ne l'est pas ^^ Dans Flook, cela est très présent. D'ailleurs Julien a appris toute la semaine des nouvelles formes d'accords, de rythmiques et de tunes avec Ed Boyd guitariste de ce groupe novateur. Cela lui a aussi sauté aux yeux immédiatement lors du concert. 

Classe de bodhran avec John Joe Kelly au centre de la photo (bodhran rouge)

Avec John Joe Kelly
Julien aux côtés d'Ed Boyd
Pour la partie apprentissage, nous en sommes sortis grandis. Reste plus qu'à ingurgiter tout ça !

Qui dit Festival, dit sessions et concerts. Dès lors où nous voyageons Julien et moi, nous nous retrouvons dans des situations sympathiques et franchement surréalistes. Deuxième jour, session chantée avec la célèbre Karan Casey (femme de Niall Vallely et réputée pour sa voix dans la musique irlandaise). Au début, nous n'avions pas vu qu'elle était là, avec toutes ses élèves de la semaine. Comme il est de coutume, nous avons chanté aussi. Nous avons commencé par "P stands for Paddy". Arrivés au dernier couplet, un coup de tonnerre a retenti, une ampoule a éclaté, et les gens surpris ont ri et applaudi. Je crois qu'Au-Dessus, on voulait vraiment qu'on se fasse remarquer. Nous avons rechanté d'autres titres et ont a même sorti quelques chansons non irlandaises. Félicitations du public, des autres chanteurs et même de Karan Casey elle-même. C'était vraiment une bonne session chantée. Le niveau était très bon, et beaucoup de personnes y ont participé. Karan a même demandé à ce qu'on chante des morceaux français. Oui, ils sont comme ça les Irlandais, ils aiment partager leur culture mais aussi recevoir la vôtre. Le lendemain, Karan rechantait avec les frères Vallely et au moment de faire dédicacer mon CD, elle s'est souvenu de mon prénom ♥. Ça ne paraît pas grand-chose dit comme ça, mais vu le monde qu'elle croise, cela a de la valeur pour moi. J'ai été très touchée par sa gentillesse et ses mots d'encouragement. Karan maîtrise sa voix pure et claire et est une source d'inspiration pour moi. 

Avec Karan Casey, célèbre chanteuse


Niall Vallely, de par son jeu moderne et traditionnel selon les circonstances, l'est aussi. Dans ses mains, le petit concertina rayonne de toute sa majesté bien qu'il soit petit et paraît si abordable. John m'aura permis de prendre conscience de certaines choses que je connaissais déjà, mais d'amplifier leur importance. Je l'appelais "Joe le Rigolo" tant il blaguait pendant les cours. J'avais eu vent que soi-disant il détestait en donner, mais je l'ai trouvé, au contraire, pédagogue et très sympa. Encore une fois j'ai reçu des compliments sur mon jeu et j'ai pu faire dédicacer mon bodhran sur la tranche en bois. Il m'a même customisé ma peau en me montrant comment atténuer les harmoniques avec du simple scotch d'électricien. Il n'hésitait pas à prendre du temps pour tout élève qui le sollicitait.

Le jeudi, c'était scène ouverte. Les gens qui nous avaient entendus à la session chantée, nous ont demandé si nous participions à cette scène ouverte. Par la force des choses, nous nous sommes finalement inscrits. Et re-succès. Les chants, ça marche toujours quoi qu'il arrive. Jusqu'au bout du festival les gens nous aurons happé dans la rue, dans les couloirs de l'hôtel, lors des concerts, pour nous féliciter et nous demander plus d'infos sur notre duo. Succès inattendu, alors que nous étions là pour nous perfectionner dans nos instruments irlandais. C'était fou. Et dire que les copains ont manqué ça ! 


Le beau temps était au rendez-vous toute la semaine. C'était très agréable. Il faisait canicule sur toute la France, mais la chaleur était plus supportable dans les hauteurs. Les montagnes qui accueillent les skieurs l'hiver étaient pleine de verdure et baignaient dans le soleil. Pour ceux qui souhaitaient se rafraîchir, un lac artificiel était accessible aux baigneurs non loin de l'hôtel. Un petit coin de paradis où nos profs aimaient se détendre ainsi que tous les festivaliers et touristes. 

Le lac artificiel

Je pourrais poursuivre les éloges des Celti'Cîmes. J'ai été agréablement surprise par la programmation (profs, concerts, événements, animations proposées), la qualité des lieux, l'organisation en général et surtout, surtout, le bonheur qui plane partout : vous êtes là parce que vous le voulez, vous apprenez avec des dieux de la musique irlandaise, vous bénéficiez d'un cadre magnifique, les gens sont tous adorables, il fait un temps superbe... Quoi demander de plus ? Il y a eu quelques bémols, mais à côté de toutes les belles choses que nous avons vécues, franchement, c'était insignifiant. Ce n'est que la 4è édition de ce festival et je ne peux que lui souhaiter une longue vie ! L'année prochaine nous allons pousser tous les Blossom à y aller. Pas de raison qu'il n'y ait que nous pour vivre des choses aussi merveilleuses ^^


Vue de la chambre d'hôtel...