Continuons à nous former en musique
irlandaise ! Après la Frankie Kennedy en Irlande, la Bono Winter
School en Bretagne, nous voici partis Julien et moi dans les Alpes
pour les Celti'Cîmes (du 21 au 26 juillet 2013 pour cette 4è édition). C'est grâce au groupe The Spurious Tales
rencontré au Zic Me Up Tour (auquel j'ai participé avec Mock et
avec qui nous sommes allés jusqu'en finale), que j'ai eu vent de ce
festival. Les autres Blossom était coincés en Lorraine. C'est ainsi
qu'à deux nous avons voyagé avec mon pot de yaourt vert jusqu'en
montagne.
Le cadre était à tomber. Le fromage
et le jambon aussi. Nous avons débarqué de nuit dans l'Hôtel "La
Rua" qui accueillait tous les festivaliers. Nous avons partagé
la chambre avec le bouzoukiste touche-à-tout Hugo et Laure,
violoniste et bodhraniste déjantée aussi. Nous avons bien
sympathisé et avons partagé des moments de franches rigolades.
Nous étions là pour apprendre bien
sûr. Du lundi au vendredi nous avions trois heures de cours. Les
trois premiers jours je les ai passés avec Niall Vallely, un maître
au concertina. Avec lui, j'ai appris de nouveaux morceaux et des
techniques. J'ai même compris à quoi me servait une de mes touches
au concertina ^^ Niveau apprentissage, il fonctionne comme Louisa
Bennion : pas de partition, nous devions tout mémoriser d'oreille.
Quand on n'a pas l'habitude, cela peut paraître déroutant, mais
cela m'a permis de voir que je n'étais pas si mauvaise que ça.
Classe de concertina avec Niall Vallely à droite avec son T-shirt gris |
Le reste de le semaine, je me suis
perfectionné au bodhran avec John Joe Kelly, considéré comme un des
meilleurs joueurs de bodhran et innovateur dans les techniques dites
modernes. John joue comme un batteur, très métronomique et sait
adapter son jeu en cas de session ou de concert. J'ai pu me rendre
compte qu'il pouvait être intéressant de jouer en symbiose avec le
guitariste comme une vraie section rythmique et pas seulement comme
un accompagnateur apportant des basses et des fioritures rythmiques.
Cela pourrait paraître évident pour un non-initié en musique
irlandaise, et pourtant ça ne l'est pas ^^ Dans Flook, cela est très
présent. D'ailleurs Julien a appris toute la semaine des nouvelles
formes d'accords, de rythmiques et de tunes avec Ed Boyd guitariste
de ce groupe novateur. Cela lui a aussi sauté aux yeux immédiatement
lors du concert.
Classe de bodhran avec John Joe Kelly au centre de la photo (bodhran rouge) |
Avec John Joe Kelly |
Julien aux côtés d'Ed Boyd |
Pour la partie apprentissage, nous en
sommes sortis grandis. Reste plus qu'à ingurgiter tout ça !
Qui dit Festival, dit sessions et
concerts. Dès lors où nous voyageons Julien et moi, nous nous
retrouvons dans des situations sympathiques et franchement
surréalistes. Deuxième jour, session chantée avec la célèbre
Karan Casey (femme de Niall Vallely et réputée pour sa voix dans la
musique irlandaise). Au début, nous n'avions pas vu qu'elle était
là, avec toutes ses élèves de la semaine. Comme il est de coutume,
nous avons chanté aussi. Nous avons commencé par "P stands for
Paddy". Arrivés au dernier couplet, un coup de tonnerre a
retenti, une ampoule a éclaté, et les gens surpris ont ri et
applaudi. Je crois qu'Au-Dessus, on voulait vraiment qu'on se fasse
remarquer. Nous avons rechanté d'autres titres et ont a même sorti
quelques chansons non irlandaises. Félicitations du public, des
autres chanteurs et même de Karan Casey elle-même. C'était vraiment une bonne session chantée. Le niveau était très bon, et beaucoup de personnes y ont participé. Karan a même demandé à ce qu'on chante des morceaux français. Oui, ils sont comme ça les Irlandais, ils aiment partager leur culture mais aussi recevoir la vôtre. Le lendemain, Karan rechantait avec les frères
Vallely et au moment de faire dédicacer mon CD, elle s'est souvenu
de mon prénom ♥. Ça ne paraît pas grand-chose dit comme ça, mais vu
le monde qu'elle croise, cela a de la valeur pour moi. J'ai été
très touchée par sa gentillesse et ses mots d'encouragement. Karan
maîtrise sa voix pure et claire et est une source d'inspiration pour
moi.
Avec Karan Casey, célèbre chanteuse |
Niall Vallely, de par son jeu moderne et traditionnel selon les
circonstances, l'est aussi. Dans ses mains, le petit concertina
rayonne de toute sa majesté bien qu'il soit petit et paraît si
abordable. John m'aura permis de prendre conscience de certaines
choses que je connaissais déjà, mais d'amplifier leur importance.
Je l'appelais "Joe le Rigolo" tant il blaguait pendant les
cours. J'avais eu vent que soi-disant il détestait en donner, mais je l'ai
trouvé, au contraire, pédagogue et très sympa. Encore une fois j'ai reçu des
compliments sur mon jeu et j'ai pu faire dédicacer mon bodhran sur
la tranche en bois. Il m'a même customisé ma peau en me montrant
comment atténuer les harmoniques avec du simple scotch
d'électricien. Il n'hésitait pas à prendre du temps pour tout élève qui le sollicitait.
Le jeudi, c'était scène ouverte. Les
gens qui nous avaient entendus à la session chantée, nous ont
demandé si nous participions à cette scène ouverte. Par la force
des choses, nous nous sommes finalement inscrits. Et re-succès. Les
chants, ça marche toujours quoi qu'il arrive. Jusqu'au bout du
festival les gens nous aurons happé dans la rue, dans les couloirs
de l'hôtel, lors des concerts, pour nous féliciter et nous demander
plus d'infos sur notre duo. Succès inattendu, alors que nous étions
là pour nous perfectionner dans nos instruments irlandais. C'était
fou. Et dire que les copains ont manqué ça !
Le beau temps était au rendez-vous
toute la semaine. C'était très agréable. Il faisait canicule sur
toute la France, mais la chaleur était plus supportable dans les
hauteurs. Les montagnes qui accueillent les skieurs l'hiver étaient
pleine de verdure et baignaient dans le soleil. Pour ceux qui
souhaitaient se rafraîchir, un lac artificiel était accessible aux
baigneurs non loin de l'hôtel. Un petit coin de paradis où nos
profs aimaient se détendre ainsi que tous les festivaliers et
touristes.
Le lac artificiel |
Je pourrais poursuivre les éloges des Celti'Cîmes. J'ai
été agréablement surprise par la programmation (profs, concerts,
événements, animations proposées), la qualité des lieux,
l'organisation en général et surtout, surtout, le bonheur qui plane
partout : vous êtes là parce que vous le voulez, vous apprenez avec
des dieux de la musique irlandaise, vous bénéficiez d'un cadre
magnifique, les gens sont tous adorables, il fait un temps superbe...
Quoi demander de plus ? Il y a eu quelques bémols, mais à côté de
toutes les belles choses que nous avons vécues, franchement, c'était
insignifiant. Ce n'est que la 4è édition de ce festival et je ne
peux que lui souhaiter une longue vie ! L'année prochaine nous
allons pousser tous les Blossom à y aller. Pas de raison qu'il n'y
ait que nous pour vivre des choses aussi merveilleuses ^^