La fin de la M.A.I.... Bilan

Toutes promos confondues après la remise des diplômes

Après 9 mois de formation, après 2 mois d'évaluations prenantes, le 26 juillet, la remise des diplômes s'est enfin faite.

Il y a tant à dire ! Ah et je me souviens encore en mai 2011 quand je suis allée passer l'examen d'entrée et que finalement je savais que j'étais prise : je devais trouver les fonds pour payer mon inscription ! Après maints efforts, j'ai finalement réussi à rassembler la somme nécessaire grâce à de généreux mécènes ♥ et j'ai même été financée par le Conseil Régional. 

Pendant les premiers mois de la formation, le niveau me semblait correct : mes groupes ne requéraient pas trop d'attention et j'étais encore en forme pour suivre les cours même après de courtes nuits de sommeil. Et puis, le mois de mai arrivant, mes projets se réveillaient de plus en plus, multipliant les répétitions et les concerts. J'ai enchaîné énormément de concerts en juin (8 ou 9 ?) tandis que les évaluations nous demandaient beaucoup de temps, et le mois de juillet était délicat pour les épreuves du diplôme. En somme, ces deux mois derniers étaient les pires. 

Bilan de l'année : sur les 9 mois de formation, j'ai dû être malade au mois 6 mois. Ah ben oui un rythme scolaire comme celui-là, accompagné d'autant d'activités hors M.A.I., je n'en avais pas eu depuis longtemps. Encore aujourd'hui, je me trimbale un rhume à la con qui dure depuis une semaine. La M.A.I. m'en aura fait bouffer de l'Actifed ! Mais à part ce désagrément ô combien fatigant certes, j'ai passé une formidable année !

Tout d'abord, j'ai eu la chance de me retrouver dans une promotion de chanteurs dont l'égo n'était pas surdimensionné : aucune compétition entre les élèves, au contraire, beaucoup d'entraide, de solidarité, cas rarissime apparemment à la Pop Academy... J'ai eu donc extrêmement de la chance. Moi qui ai connu les bancs de la fac pendant 5 ans, jamais je n'ai eu autant de plaisir à me lever le matin pour aller en cours et voir mes camarades de promo. Même si j'avais l'air tout de même solitaire - on ne change pas sa nature - et "distante" - l'idée de m'attacher est difficile pour moi car les séparations sont d'autant plus douloureuses - eh bien je me suis laissée entraînée dans de nouvelles amitiés, et je suis fort soulagée de savoir que bon nombre de mes comparses vont rester dans la région ! Le jour de la remise de diplôme, tandis que les MAIstes, JAIstes et POPiettes se pleuraient les uns les autres, les larmes, forcément, ont coulé. Difficile de se contrôler dans un milieu où tout le monde s'aime, se congratule, s'encourage en cas d'échec, se souhaite tout le bonheur du monde. Bisounours Land comme dans mes pensées les plus utopistes. Ah ça fait du bien ! Une bouffée d'air frais. Même si se quitter est triste, il y a l'espoir de se revoir dans une nouvelle vie, le nouveau départ. :'-) 

De fait, d'un point de vue humain, cette école était pour moi formidable ! Évidemment, j'ai suivi cette formation au départ avant tout pour améliorer ma technique vocale. Et le résultat est là : une meilleure gestion du souffle, une aisance dans les aigus, une meilleure compréhension vis à vis des défauts que j'avais, de nouveaux objectifs à atteindre et donc une méthode de travail acquise. J'ai eu beaucoup de déclics cette année sur la production du son, ce qu'il fallait éviter et comment gérer tout ça. Et en cela je remercie avant tout trois professeurs en particulier :

D'abord Nicolas Sallès. Je me souviens qu'en début d'année, ses exercices sur le souffle qui duraient une éternité et qui étaient répétitifs nous assommaient, et puis au fil des mois nous commencions à comprendre tout l'intérêt de ses exercices. Savoir chanter c'est avant savoir respirer et gérer son souffle. Sans cela, il n'y a pas de soutien, il ne reste qu'une voix fluette qui ne sait pas tenir ses notes ^^
Ensuite il y a Sophie Norton, professeur de technique vocale. Avec elle, j'ai découvert que je pouvais monter au moins jusqu'au contre-mi et j'ai saisi pas mal de mes défauts. Elle m'a appris la détente au niveau de la mâchoire, elle m'a aidée à améliorer certains de mes sons. J'ai encore à travailler sur le timbre, mais en appliquant ses exercices, je devrais parvenir aux résultats escomptés. Ayant un ambitus plutôt large, j'ai pas mal de boulot à fournir pour travailler mes graves et mes aigus (mes extrêmes donc), tout comme mes notes de passage (mais ça c'est le propre de tout le monde ^^). Avec du travail et de la rigueur, je pourrai faire sonner toutes mes notes comme il faut, quelle que soit leur hauteur. Sophie nous a également donné beaucoup de conseils en matière de pédagogie, ce qui forcément va m'être utile pour la suite...
Enfin, il y a Jackie Thiebaut. Un professeur qui nous aura beaucoup conseillés durant l'année. Beaucoup de discours, mais qui finissent forcément par être assimilés. J'ai toujours été d'accord avec le fait que le théâtre et le chant étaient deux disciplines complémentaires et que travailler plusieurs styles musicaux ne pouvaient que contribuer à améliorer sa voix. Me voilà en accord avec moi-même :) Tout son travail sur le placement de la voix - la mise en bouche comme il dit -, l'importance de l'articulation, des mots et de leur signification, de l'intention, mais aussi tout le travail sur le rythme sont des éléments primordiaux quand on chante, surtout sur scène. Il y a eu un travail aussi sur la polyphonie, et l'improvisation. C'est simple, tout ce qu'il pouvait dire, je l'avais déjà compris auparavant, même si ce n'était pas encore conscientisé réellement. Et ces discours ne pouvaient que confirmer toutes mes théories. J'étais soulagée :) Bien sûr j'ai compris beaucoup de choses mais je pense qu'il va encore y avoir des déclics dans les mois à venir. Et ça c'est génial :-D

Côté coaching scénique, j'aurais aimé que nos professeurs, Alexandre Esteban et Bruno Berberes, soient plus présents pour approfondir le sujet. J'avais déjà des acquis à ce niveau-là et au moment où enfin on aurait pu faire un travail en profondeur, le devoir les a appelés à l'extérieur. Durant les 3/4 derniers mois, on ne les a quasiment plus vus. Et c'est bien dommage, car je sais que j'aurais pu pousser mes limites plus loin encore et découvrir certaines facettes ignorées jusqu'alors... Néanmoins, grâce à eux, j'ai pu participer aux castings de Robin des Bois - dont j'attends toujours la réponse, non, je ne vous oublie pas !

Il y avait aussi les ateliers. En somme, une fois par semaine un nouveau morceau est ajouté et à travailler pour la fois suivante et directement joué en live. Mais ces ateliers manquaient de répétitions entre musiciens et chanteurs. Pour moi, ça faisait l'effet d'un méga bœuf : chaque musicien avait bossé dans son coin et passait à la casserole une fois sur scène. Et surtout fallait que ce soit parfait ! 

Autre souci pour certains ateliers : les tonalités des morceaux non adaptables. 

Ça manquait aussi d'un atelier entre JAIstes et POPiettes. On avait tenté de mettre ça en place, mais faute d'un planning satisfaisant, l'idée a été abandonnée. Pas de jazz vraiment cette année donc, d'autant plus que l'intervenante qui était sensée nous donner cours ponctuellement, n'est jamais venue - grossesse oblige.  En somme, le jazz m'a manquée...

RPM, un des directeurs de la M.A.I., aux commandes des ateliers Découverte et High Groove

Et ce ne fut pas que le cas de ce cours-là. Pas mal d'éléments figurants sur la plaquette n'étaient plus d'actualité : comme les cours d'anglais, les cours de MAO,  de sophrologie, de théâtre, de chant choral. Et j'en oublie sans doute ! A la place on nous a mis des séance de break dance qui, selon moi, n'avaient pas lieu d'être. On avait déjà deux heures de sport par semaine avec Laure et cela suffisait bien. S'ils nous avaient proposé des cours de danse appropriés pour chanteur, cela aurait été plus intéressant. Là n'est que mon humble avis :)

Bref, nous fûmes quelque peu frustrés. A la fin, des réclamations ont été faites, mais il était quelque peu trop tard pour faire venir des intervenants intéressants. Nous avons pu toutefois recevoir quelques cours sur la composition par les Kullock père et fils, et deux séances de théâtre par Sophie Norton. Mais cela était à mon goût insuffisant.

Enfin, une des épreuves primordiales du diplôme étaient l'enregistrement studio, or jamais dans l'année nous n'avions suivi des séances en studio pour apprendre à gérer sa voix. C'est pour moi un comble. Comme pour le dossier professionnel accompagné de son book à réaliser : une grosse partie des points étaient attribuée à l'esthétique, or pour cela il fallait être graphiste pour présenter quelque chose de très bien. Des cours pour se servir de logiciels de mise en page ? de photoshop ? Même pas. Pourtant l'apparence ça compte beaucoup.

On aurait dû aussi nous apprendre davantage à nous servir de logiciels comme LogicPro ou Cubase pour savoir s'enregistrer chez soi : rien de mieux pour s'évaluer que de s'enregistrer.

En somme, cela manquait de rigueur, de discipline et surtout d'organisation ! Une formation à ce prix-là mériterait plus d'exigences. 

Je me doute qu'il est compliqué d'impliquer des intervenants qui ont une vie artistique active. Mais si c'est le parti pris de l'école qui se vante de proposer des cours de gens actifs, alors il faut l'assumer. Et c'est très difficile bien souvent. 

Je ne jette pas la pierre à cette école. C'est une des meilleures de France paraît-il. Je pense que la formation aurait pu être plus complète, plus approfondie, même sur seulement 9 mois. Mais cela aurait demandé plus de temps, plus d'heures de cours, plus de contraintes d'emploi du temps. 

Alors je suis un peu frustrée, mais malgré tout, je suis très heureuse d'avoir suivi cette formation, car comme je l'ai écrit plus haut, elle m'a apporté beaucoup autant sur le plan humain que technique.

Si vous vous tâtez pour faire cette formation, je répondrais la chose suivante : définissez d'abord vos objectifs, voyez déjà quel niveau vous avez. Je pense que ce genre d'école est plus efficace pour ceux qui ont déjà du bagage, car les infos sont plus vite assimilées, ce qui fut mon cas (avoir déjà reçu une formation en solfège ou piano, forcément ça fait perdre moins de temps). Ensuite, dites-vous bien qu'il se peut que la promotion dans laquelle vous atterrirez ne sera pas forcément humainement géniale, mais quelles que soient les personnes qui partageraient vos heures de cours, il faut vous concentrer sur la formation en elle-même, prendre ce qu'il y a à prendre et vous dire que rien n'est inutile. Enfin, vous allez sans doute en baver, mais sachez que plus vous aurez de difficultés, plus vous aurez la satisfaction de votre réussite si vous vous accrochez. Certains profs sont vaches, mais c'est juste pour votre bien (je pense notamment à nos directeurs aux allures tyranniques mais qui sont en fait de vrais papy gâteaux ^^) ! D'accord, la formation coûte un rein. Mais si vous avez les fonds, que vous êtes subventionné ou que votre grand-mère s'appelle Bettancourt, n'hésitez surtout pas. Cette école vous apportera de toute façon quelque chose. De mon côté, j'ai profité du studio pour la démo 4 titres de NosyBay. Et ça aussi, ce n'est pas négligeable !

Me voilà donc diplômée avec Mention Spéciale à l'Unanimité avec les Félicitations du Jury avec une moyenne de 17,2. Il va sans dire que cela n'aurait pu se faire sans mes mécènes. Je vous dédie cette mention. Grâce à vous, me voilà grandie et parée pour ma nouvelle vie :)

Encore mille mercis ! ♥

Aux côté de Julien Chaix, major de la promo ♥

Retrouvez dans un prochain article le détail de mes notes (transparence oblige ^^) et mes remerciements complets - je pense à tant de gens !