Voici le 2è livre d'Anna Galvada que je lis (enfin, le premier "Ensemble c'est Tout", je l'ai découvert en audio-book sur mon trajet Paris-Metz en bagnole), et je sais pas. Y'a un truc. Je m'accroche aux histoires, aux personnages si sincères. Tantôt c'est poétique, tantôt c'est gras. Tantôt les phrases sont longues avec pleines d'énumérations en cascade, tantôt les mots sont courts et crus. En fait, quand je lis Gavalda, j'ai l'impression de lire des émotions. Tout est écrit à la 1ère personne et on entre dans l'intimité de ses personnages qu'ils soient homme ou femme.
Dans ce recueil de trois nouvelles, on y découvre trois vies qui de base ne nous envieraient pas : celle de la petite Billie qui vit dans son Mobile-Home, qui file clairement un mauvais coton, mais qui découvre une pièce d'Alfred de Musset avec son meilleur ami Franck avec qui elle apprend à vivre et à s'aimer enfin ; la jeune Mathilde qui va complètement remettre sa vie en question à cause de la perte de son sac à main contenant plusieurs milliers d'euros et la rencontre d'un homme bedonnant et un peu étrange ; le gentil Yann qui va sans le vouloir découvrir une avalanche de vie au 4è étage de son appartement et qui va comprendre que la sienne ne lui arrive pas à la cheville...
Souvent ces personnages mènent à un moment une vie toute tracée, "facile" (métro-boulot-dodo), jusqu'à ce qu'un déclic les fasse se demander pourquoi ils vivent ? Et Gavalda semble en profiter pour critiquer notre société qui nous parque dans des moules qui ne nous ressemblent pas, pour montrer à quel point les écrans nous ont fait oublier de vivre, pour mettre l'accent sur les petits plaisirs et les sublimer.
Souvent ces personnages mènent à un moment une vie toute tracée, "facile" (métro-boulot-dodo), jusqu'à ce qu'un déclic les fasse se demander pourquoi ils vivent ? Et Gavalda semble en profiter pour critiquer notre société qui nous parque dans des moules qui ne nous ressemblent pas, pour montrer à quel point les écrans nous ont fait oublier de vivre, pour mettre l'accent sur les petits plaisirs et les sublimer.
J'ai particulièrement accroché sur la 1ère et la dernière histoire. Mais c'est logique : Dans la 1ère histoire, c'est le théâtre qui remet sur les rails de la vie, qui donne de l'aspiration, et découvrir ces deux gamins que la vie n'a pas gâtés, qui se serrent les coudes jusqu'au bout, c'était touchant, vraiment. Même si la fin de l'histoire de Billie n'était pas à la hauteur du reste de l'histoire (comme un happy end étrange et pas très sincère, mais ce n'est que mon avis). Et dans la 3è, les personnages de l'histoire de Yann, m'ont beaucoup plu et m'ont paru encore plus sincères. Une histoire remplie de poésie grâce aux personnages de Moïse et d'Alice (très burlesque parfois, c'était drôle et touchant).
Je crois qu'il ne faut pas avoir peur de se remettre en question et de changer de voie si l'on ne se sent pas heureux ou pas pleinement satisfait de sa vie. On a le droit d'évoluer, on a le droit d'essayer, on a le droit de se tromper, mais on a surtout le droit d'être heureux. Ce serait dommage d'arriver à 80 balais et de se dire qu'on est passé à côté de sa vie, non ?
Alors voilà, j'ai été attirée par le titre de ce roman, et tout en lisant, je me suis moi aussi posé ces questions. Et puis j'ai souri. Je me sens bien épanouie en ce moment ☺
Extrait choisi :
p.362-363 édition "J'ai lu"
p.362-363 édition "J'ai lu"
Ce n'était pas si lourd que ça, mais évidemment, il en a fait des tonnes et ses groupies étaient aux anges.
A chaque marche, il éructait un juron formidable : Par les saintes mamelles de mon cul ! Coquin de sort ! Nom d'une loquette à morue ! Bidet de la Maintenon ! Ostensouère à enfumer les cocus ! Chierie céleste ! Saloperie de Belzébuth en Formica de mes chnolles ! j'en passe et de mieux ciselés encore...
A chaque outrage, ses filles le houspillaient plus fort en levant les bras au ciel :
- PAPA !
Je fermais le ban et buvais du petit-lait en me tapant tout le boulot.
Que leur resterait-il pour plus tard après une enfance pareille ? me demandai-je. Une vie d'ennui ou le goût de la fête ? Une crise de foie carabinée ou un toupet du diable ?
Dieu sait si j'aimais mes parents, ces gens posés, tranquilles et discrets, mais comme j'aurais apprécié qu'ils me confient en secret en plus de leur affection... Que le bonheur était dans les escaliers et qu'il ne fallait pas avoir peur. Peur de faire du bruit, peur d'être heureux, peur de déranger les voisins et de jurer toute la sainte tripaille de son cœur. [...]
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