J'en avais entendu que du bien jusqu'à présent : ville ouverte culturellement et exceptionnelle à plusieurs points de vue. J'ai ainsi pu le vérifier par moi-même durant une courte mais intense semaine avec Julien (mon comparse musical de NosyBay).
Lui, il y est allé deux mois auparavant et ayant trouvé la ville absolument géniale, il a souhaité y retourner et partager cette expérience cette fois-ci avec quelqu'un. Berlin. Ça y est je l'ai fait !
L'avion
Lundi 4 juillet à 6h50 et des brouettes (léger retard), nous montons à bord de l'avion de la compagnie EasyJet (le truc orange qui vole dans le ciel). Un trajet d'environ 1h30 nous permet de voir l'évolution de la météo depuis le ciel : un beau soleil qui nous inonde, les villes sont comme des maquettes fragiles au sol, les centrales nucléaires si insignifiantes – et pourtant... – puis quelques nuages parsemés tâchent le paysage en légo, jusqu'à ce qu'une mer blanche inonde totalement notre vue. L’atterrissage nous fait traverser cette étendue qui, progressivement, devient grise, très grise. Au sol, d'abord quelques gouttes, puis une averse de fin du monde qui nous bloque pendant 45min dans l'avion qui avait pourtant très bien atterri. Même l'aéroport semble être fermé durant l'orage menaçant.
Bienvenue à Berlin ! Après deux heures de sommeil, nous arrivons dans une ville bien fraîche pour un mois de juillet avec pour accueil la pluie comme je la connais si bien en Lorraine.
Couchsurfing
Nous sommes donc arrivés vers 9h dans la capitale allemande. Heureusement, il existe une gare dans l'aéroport pour vous emmener directement au centre ville. De fait pour seulement 2€30 vous pouvez aller presque n'importe où (c'est tout de même mieux que de payer une navette super chère comme en France ou d'appeler un taxi).
Premier réflexe de survie : se rendre dans un coin chaud avec un point internet pour trouver un lieu où dormir. Autrement dit, un Starbucks. Un bon chocolat chaud avec un muffin tout aussi chocolaté, rien de mieux pour se redonner du courage, n'est-ce pas ?
Connexion sur couchsurfing.org : done. Alors pour ceux qui ne connaissent pas le principe, c'est très simple. Le site invite tout internaute à se connecter, s'identifier (remplissage d'un profil assez complet sur sa personnalité, sa philosophie de vie et de voyage...) et à demander à se loger chez l'habitant gratuitement contre au moins un minimum d'échange culturel. (S'il est de passage dans une ville, il peut aussi demander à des habitants de faire simplement connaissance autour d'un verre) En somme nous avons envoyé plein de demandes à des personnes vivant sur Berlin pour la période du 4 au 11 juillet.
Alors que nous commencions à être inquiets de n'avoir rien trouvé le jour-même (sauf quelqu'un s'étant décommandé à quelques heures près), nous avons finalement eu une réponse d'une Allemande revenue à peine d'un voyage en Inde ♥ C'est ainsi que j'ai eu ma première expérience de couchsurfing en tant que voyageuse.
Comment ça se passe une fois chez l'hôte ? Là ça dépend du feeling entre couchsurfers. Avec Nicole, le courant est tout de suite très bien passé. Elle nous a proposé son confortable canapé du salon durant tout notre séjour. Elle nous a laissé un double des clefs, ainsi nous étions libres de sortir et rentrer aux heures souhaitées. Reconnaissants et aussi parce que nos personnalités s'entendaient fort bien, nous avons passé plusieurs soirées ensemble à partager culturellement, à raconter un peu nos vies, à rire (beaucoup même), à jouer de la musique (Julien au ukulélé et moi au concertina), à faire à manger ensemble, nous avons également pris une journée pour sortir à trois. C'était simple, naturel et fort agréable. Comme si nous avions toujours été amis. De surcroît, Nicole a une voisine qui est aussi une très bonne amie à elle, qui s'appelle Luise. Généralement nous passions nos soirées à quatre, parfois dans le jardin, éclairés par des bougies après un bon repas et/ou un gâteau. Oh, et puis Nicole a un chat qui s'appelle Fee, adorable avec nous...
Langue utilisée ? Je devrais mettre cela au pluriel ! Langue d'échange classique : l'anglais. Avec Luise, on parlait plutôt français car elle l'étudie sérieusement. Et puis des fois, de l'allemand me revenait. Ça donnait parfois du Frallemanglais, mais on arrivait toujours à se comprendre ^^
Première excellente expérience donc ! Dès le mois d'août je commence à devenir hôtesse pour les voyageurs. Des étrangers viendront donc dormir chez moi. C'est tellement enrichissant ! Et puis cela entretient mon anglais (enfin disons que grâce à cela, je l'améliore car il n'a jamais été très bon). Et mine de rien, on se fait de nouveaux amis à travers le monde :)
Nourriture
Abordons un sujet important : la nourriture. Oui ce sera le 3è chapitre de mon récit, car il est primordial d'en parler.
Tout d'abord à Berlin, comme il y a un véritable melting pot de nationalités, il n'y a pas vraiment d'identité culinaire. Enfin vous avez au moins la fameuse Curry Wurst – que je n'ai pas goûtée d'ailleurs – et qui a droit à son propre musée paraît-il. A part cela, vous trouvez beaucoup de fast food et de restaurants de tous horizons.
Côté restaurant, Nicole nous a fait découvrir un Vietnamien très bon, ainsi qu'un glacier bio.
Sinon, nous avons partagé deux soirées découverte de plats : je leur ai cuisiné tout d'abord les traditionnelles aubergines farcies, recette de ma grande tante italienne, accompagnées d'une salade de tomates mozzarella. Le 2nd soir, ce fut le test : camemberts Président recouverts de miel et de chapelure, accompagnés de pommes ayant subi le même sort, cuits au four, avec salade composée et salade de fruits. Luise nous a même fait un délicieux gâteau au chocolat et à l'ananas... Échanges culinaires réussis ^^
Mentalités
Je brise la sphère privée pour vous parler maintenant de mon ressenti sur la ville, ses habitants et leur mode de vie.
Hormis le fait que les transports en commun soient chers (2€30 voire 3€ un aller), il faut savoir que la ville fait 9 fois la taille de Paris et qu'elle est très bien desservie par différents transports en commun : métro, tramways, bus. Avec un ticket, on switch d'un transport à un autre sans problème (reste à avoir la bonne carte en main qui indique toutes les lignes).
La correspondance que l'on prend généralement se fait au cœur de la ville à AlexanderPlatz : une place immense pleine de vide, là où se trouve d'ailleurs la fameuse Weltzeituhr de Berlin, et bondée de touristes aussi. Ce doit être le lieu le moins intéressant de Berlin en fait, tant il manque de personnalité. Beaucoup d'immeubles, de boutiques de souvenirs, de trafic (transports en commun), mais en contre-partie beaucoup d'artistes aussi : musiciens, marionnettistes... Mais ces derniers ne semblent pas tant gagner leur vie en proposant leur talent sur cette place où l'ignorance bat son plein !
Heureusement il existe beaucoup d'autres quartiers charmants avec des immeubles haussmanniens comme je les aime de 4 à 5 étages maximum avec des grandes fenêtres et de belles moulures. Bien souvent l'architecture ne coïncide pas entre les bâtiments, ainsi que les couleurs utilisées, mais cela reste agréable à regarder. Et puis il y a très peu d'étroites rues. Au contraire il y a pas mal d'avenues qui séparent les allées de maisons. Et que dire de la verdure ! Beaucoup d'arbres, de squares. Bien souvent l'herbe sauvage est bien plus présente que celle dominée par les hommes, mais cela donne son charme à la ville aussi.
Je récapitule : la ville est extrêmement grande, les rues sont larges et la verdure est présente. Mais il faut savoir aussi que cela vient du fait que Berlin possède beaucoup moins d'habitants que de logements. Allez comprendre la raison officielle. Pourtant la ville est très dynamique... C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles l'on trouve beaucoup d'immeubles à l'abandon, de squats et d'endroits qui paraissent malfamés, le tout dans un décor tout à fait normal et habité. C'est parfois choquant de voir de beaux immeubles et en plein milieu un autre qui tombe en ruines, totalement tagué...
Mais cet aspect-là de la ville marque aussi son identité dont je parlerai dans un chapitre plus bas...
Parlons des gens maintenant. Encore une fois, cela n'a rien à voir avec la France. Là-bas, on sent une différence de mentalité. Il n'y a pas de mode ni d'identité vestimentaire (cela m'a tellement interpellée qu'aujourd'hui à Metz, j'ai vu une réelle différence). Là-bas, qu'importe son style, son accoutrement, si les fringues vous vont, si les coloris se marient bien. Bref c'est l'anarchie, ce qui rend finalement chaque individu très original.
Il y a pas mal de punks, oui, mais pas que. La majorité des gens se balade avec une bière à la main sans que cela soit interdit et sans qu'ils soient bourrés dans la rue. Là-bas, d'ailleurs, toutes les bouteilles sont consignées donc il y a peu de déchets par-terre. Les habitants sont également très disciplinés : si vous voyez quelqu'un traverser quand le petit bonhomme est rouge, c'est que c'est un étranger. Les Allemands, eux, attendent patiemment qu'il passe au vert, surtout quand il y a des enfants à proximité pour bien montrer l'exemple. On dit aussi que les plus dangereux en ville, ce ne sont pas les voitures, mais les cyclistes car il y en a beaucoup, qui roulent sur des zones qui leur sont réservées mais qui ne sont pas forcément visibles pour les piétons étrangers qui n'ont pas l'habitude (huh huh). Ah, par contre j'ai été déçue de la mentalité très archaïque concernant le rôle de la femme, qui, en tant que bonne mère, doit rester à la maison une fois qu'elle a pondu un gamin. Apparemment les aides sociales font tout pour favoriser l'éducation des enfants par la mère et n'incitent pas à sa réinsertion dans la vie active. Outch. Enfin, je me dis qu'en France on n'a pas le choix de toute façon, les deux parents doivent ramener un salaire à la maison. Le plus triste dans le raisonnement allemand c'est qu'il semblerait qu'une mère qui emmène ses gamins à l'école avant 6 ans pour aller travailler est une mauvaise mère. Bon, à vérifier tout de même, car je n'ai eu le point de vue que d'une allemande ^^
Autre fait marquant aussi dans la ville : le nombre incalculable de marchés discounts. Cela reflète plutôt un manque de pouvoir d'achat dans la ville. Les Berlinois profitent de loyers vraiment pas chers dans leur ville (moins chers qu'à Metz) et ne roulent pas sur l'or...
Bon, et comme je disais, melting pot oblige, globalement tout le monde s'exprime très bien en anglais. Donc si l'allemand vous fait peur, sachez que vous pourrez toujours vous en sortir avec cette merveilleuse alternative qu'est la langue internationale ! Je pourrais écrire d'autres choses aussi, mais je préfère passer à la suite !
La phase touristique
Berlin en quelques mots d'un point de vue historique :
Quand on n'a pas trop le temps devant soit pour visiter la ville, un conseil, prenez le bus 100. Au départ d'AlexanderPlatz, il traverse la ville en passant devant les plus gros bâtiments touristiques. Donc même si vous ne les visitez pas, vous pourrez au moins les voir de l'extérieur. Il passe devant le parc zoologique, l'église de la Mémoire, la Colonne de la Victoire, le Palai de Bellevue, le Bundestag, la porte de Brandenbourg, l'Opéra de Berlin, l'Ile des Musées, Tiergarten, etc. Nous nous étions un peu arrêtés au niveau de la porte de Brandenbourg pour finalement rentrer après. Je crois qu'à force d'avoir bouffé des musées suite à de nombreux voyages scolaires, j'ai fait un rejet durant ce séjour-ci. J'ai ainsi évité les lieux hyper touristiques.
Si jamais vous débarquez un dimanche à Berlin, surtout, allez faire un tour au gigantesque marché aux puces dans le MauerPark dans le quartier de Prenzlauer Berg. Je n'avais jamais vu ça auparavant : il y avait de TOUT. Autant des stands de nourritures atypiques, que des marchands de bric à brac ou des artisans. Là-bas vous trouverez un vélo pour vous déplacer pour quelques euros, ou une guitare pour éviter de payer un prix exorbitant à l'aéroport. Bien sûr il y a le choix dans les vieilleries et cela permet de trouver de chouettes trésors ! Pour ma part, j'ai déniché du très bon papier épais effet parchemin côté texture visuelle, que je pourrai utiliser en calligraphie. Et pour marquer cette journée harassante sous le soleil estival, un karaoké géant y est à chaque fois organisé. Et là encore on peut avoir des surprises auditives :)
A côté de ça, il y avait tout de même un lieu incontournable que j'avais vraiment envie de voir : le mur de Berlin. Le dernier jour, en compagnie de Nicole, nous sommes allés au mémorial du mur après avoir chiné au marché aux puces (une église, un site et un musée pour retracer l'histoire du Mur). Je vous avoue que je me sentais mal à l'aise par rapport à cette histoire. Il semblerait que ce soit un sujet encore sensible pour les Allemands, même pour les dernières générations. Photos, vidéos à l'appui : et dire que cela s'est passé le siècle dernier, le chapitre s'étant achevé il y a à peine 20 ans. Les 12 et 13 août prochains les Berlinois commémoreront les 50 ans de la création du Mur de la Honte. Je vous invite à lire ce court article qui en parle :
Le großer Tiergarten (littéralement « grand jardin aux animaux ») est un parc au centre de Berlin (à l'ouest de la porte de Brandebourg), un des plus grands espaces verts au centre de la ville, long de 3 kilomètres sur un kilomètre de large. C'est le plus ancien parc de la ville. Créé au XVIe siècle, et malgré les aménagement du XIXe siècle, il a conservé son aspect sauvage, alternant pelouses, petits étangs et longues zones boisées. Il est traversé d'est en ouest par la Straße des 17. Juni, l'une des plus célèbres artères de la capitale.
Le lieu est vraiment agréable. C'est comme une forêt en plein centre ville. Avec Julien, nous y avons fait de la barque (oui il y a aussi de grandes étendues d'eau) et nous y avons joué du frisbee. Beaucoup de Berlinois viennent là pour se ressourcer, pique-niquer en famille, faire leur jogging, bronzer nus (oui c'est légal). Sans doute que ces parcs favorisent au non stress général qui règne dans la ville contrairement à l'oppression ressentie à Paris par exemple. Les gens là-bas prennent le temps et de manière globale semble profiter de la vie qui ne doit sans doute pas être si facile que cela.
Lieux insolites
Ça c'est ma partie préférée ! Je ne voulais pas tomber dans le cliché de la parfaite touriste qui va à Berlin pour visiter un des 180 musées ou faire la queue pour un de ses innombrables bâtiments. Cela a commencé par l'Alternative Tour de Berlin. http://www.alternativeberlin.com/ Le principe est simple : en 3h un guide fait la visite guidée en anglais des lieux underground de la ville et se penche plus spécialement sur le street art. On ne se pose pas souvent la question, mais tout de même, quand on y regarde de plus près, on se rend compte que certains motifs, personnages, chiffres, phrases, sont récurrentes dans la ville et il est vraiment intéressant de connaître les anecdotes liées à ces dessins et tags :)
Le guide nous emmène donc à différents points de la ville en prenant quelques transports en commun, il nous montre le quartier de Kreuzberg, nous fait emprunter des ruelles entièrement taguées (pleines d'histoires donc !), il nous montre le jardin de Tacheles, le musée d'art contemporain mais aussi squat illégal de Berlin, et nous finissons au Yaam, non loin de ce lieu insolite, qui propose des boissons et de la nourriture africaines sur une étendue de sable, de telle sorte que l'on a plus l'impression d'être dans la capitale allemande.
Après la visite, chacun est libre de donner ce qu'il veut au guide.
Après cette visite-là, je me sentais déjà plus proche de Berlin et de sa véritable identité. D'autres lieux ont permis de mieux me représenter son image underground autant décalée que fascinante. Je vais commencer par le Tacheles car il fait partie des lieux incontournables à visiter à Berlin.
Le Tacheles est l'un des plus célèbres squats de Berlin, en Allemagne, occupé depuis 1990 par des artistes1. Autrefois part du quartier juif (Scheunenviertel) de Berlin à proximité de la synagogue, il était initialement appelé Friedrichstadtpassagen2. Après avoir été utilisé comme prison nazie, le bâtiment a été réapproprié par des artistes qui l'ont baptisé « Tacheles » (« franc-parler » en yiddish)2. Le bâtiment sert actuellement de lieu artistique et risque d'être démoli.
Hélas nous avons visité le lieu le jour de la manifestation au centre ville, du coup, beaucoup de portes étaient fermées. Le soir le lieu proposait des concerts, tout le monde parlait ouvertement et dans toutes les langues. Et à l'intérieur, outre les artistes qui exposaient, c'était un véritable chef d’œuvre : il y en avait partout. Pour certains ce ne seraient que des grafitis qui polluent des murs, mais en réalité chaque tag représente une histoire, un contexte et mérite d'être contemplé. Certains font sourire, d'autres réfléchir. C'est comme une bande-dessinée sans début ni fin et qui se lit à l'infini sans ennui.
Autre lieu underground : le Roten Insel, un autre squat, mais celui-là, était bien plus politique. Ah oui, car là-bas à Berlin, on marque bien son appartenance politique. Celui-ci fêtait ses 30 ans d'existence et était donc ouvert au public. Ils avaient organisé un grand buffet où chacun était libre de participer financièrement. Le repas était servi à l'extérieur derrière le bâtiment. Un des résidents avait confectionné des sortes de lances-flammes en récupérant des projecteurs comme on en trouve sur scène et des allumes gaz de chauffe-eau. C'était impressionnant. Un feu brûlait aussi au centre de la cour. Ce même gars a fait brûler un "30" sur le mur dont les flammes étaient vertes. Toujours dans le jardin, un ordinateur portable était branché à un rétroprojecteur qui diffusait des photos des squatteurs.
A l'intérieur il y avait le bar qui vendait des boissons à 1€50. Un concert s'y déroulait tandis que dans une autre pièce un film retraçant l'histoire du squat était projeté. Chacun était libre d'aller d'une pièce à une autre. Tous les looks se côtoyaient et personne ne faisait tâche. Le musique n'avait rien de punk ou d'agressive, au contraire (les musiciens venaient du Brésil, en ce qui concernait le premier groupe), et le repas était fort bon. Voilà qui pouvait contribuer à changer ses aprioris sur les squats et ses résidents.
Fin de la partie sur les lieux officiels undergrounds visités. Mais grâce à mon ami S. qui habite depuis peu à Berlin, nous avons pu nous rendre sur des sites encore plus insolites et pas très légaux aussi. Je ne m'étalerais pas sur ce sujet-là, mais sachez que cela était fort excitant (j'avais l'impression de me retrouver comme quand j'étais gamine à faire des trucs interdits et potentiellement dangereux, haha l'aventure !). Nous avons eu la chance de visiter un parc d'attractions à l'abandon, une vieille usine de glace ainsi qu'un hôpital abandonnés.
Vous vous demandez peut-être l'intérêt de ces lieux sans vie et totalement destroy ? N'êtes-vous pas parfois fascinés par les films de science-fiction qui vous montre un futur totalement désolé et détruit par une catastrophe humaine ou naturelle ? Vous voyez la nature reprendre ses droits et le chaos qui s'est introduit dans des vies paisibles. Cela est à la fois fascinant et cela met mal à l'aise. On voit un passé en miettes, mais dont les souvenirs sont encore là, brisés, mais bien présents.
Couchsurfing, visites insolites, continuons dans cette lancée avec un retour en stop ! L'on peut penser que cela est dangereux de voyager avec des inconnus. Mais bien souvent on se rend compte que ça ne l'est pas. Nous sommes partis le lundi 11 juillet à 8h30. Ah ce n'était pas facile de nous quitter avec Nicole. On commençait à s'y faire à ce petit appartement et à la vie berlinoise.
Nous sommes arrivés une heure plus tard à notre spot à Nikolasee, une station service qui mène directement sur l'autoroute. Après une heure d'attente environ, plusieurs refus (car nous demandons directement aux personnes qui s'arrêtent dans la station service, cela est plus prudent pour repérer les visages et la configuration de la voiture), nous sommes tombés sur des Nancéens ! Trois personnes âgées pas très causantes hélas (c'est quand-même mieux quand il y a un échange) qui nous ont déposés à Sarreguemines ! On a roulé 7 heures avec eux. D'ailleurs je n'ai jamais vu des personnes âgées qui ne s'arrêtaient ni pour boire ni pour manger... Nous avons roulé les 5 dernières heures sans s'arrêter. Ils étaient... sur-humains... En tout cas, vive l'Allemagne et ses routes sans limitations de vitesse. Notre chauffeur faisait parfois des pointes à 180km/h.
Arrivés à Sarreguemines, nous comptions sur le train pour rentrer directement à Metz, les tarifs étant attractifs. Mais faute à pas de chance, les cheminots faisaient grève (de quoi bien se sentir chez soi en France ! Et dire que quelques jours avant j'avais raconté à Nicole et Luise la fameuse blague sur l'enfer allemand et l'enfer français... Faut toujours choisir l'enfer français, toujours.). Du coup, rebelotte, nous avons cette fois-ci tendu le pouce et une dame en New Beetle décapotable s'est arrêtée pour nous amener jusqu'à la première section de péage de l'autoroute. Une fois déposés, nous n'avons pas attendu très longtemps. Au bout de 5 minutes, un messin nous a menés jusqu'à devant ma porte. Lui aussi a été à Berlin et avait beaucoup apprécié la ville. Il n'a pas connu l'Alternative Tour Berlin, mais par contre, il nous a parlé du Bike Tour qui était franchement à faire.
Nous sommes ainsi arrivés à Metz à 20h30 après 12 heures de route. Nous avions peu dormi aussi la fatigue nous a vite rattrapés.
Quel séjour ! Il y a beaucoup d'autres choses que nous aurions souhaité faire, mais une semaine c'est vraiment trop peu. Il nous faudra y retourner un jour. Et ce sera avec plaisir que nous y reverrons notre si gentille hôtesse :)
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