dimanche 8 janvier 2012

Irlande : Workshop et Nouvel An


Le vent irlandais se fracasse sur les murs et le toit de l'auberge. L'air et froid et humide. Tandis que cela semble tonner à l'extérieur, nous sommes calfeutrés et la musique traditionnelle irlandaise nous berce. L'hiver a un peu décoloré les vertes contrées, le paysage n'en reste pas moins magnifique. Une impression d'autre espace-temps...


Cela a commencé lors de décollage de l'avion qui partait de Paris. Nous avons quitté une terre grisâtre pour survoler des terres vallonnées cotonneuses. C'était quelque peu étrange : comme si sur cette planète l'on pouvait en prenant de l'altitude découvrir de nouveaux espaces. Des strates variées où la vie y est différente. Je m'imaginais parcourir à pieds ces nuages blancs, denses, mais doux. Et le coucher de soleil s'apprêtait à fuir une première fois dans ce monde onirique avant de poursuivre sa parade sur la terre des hommes, plus bas. Quelques nuages disparates laissaient apparaître la mer en dessous de nous.

Puis l'Ile Verte approchait et les nuages se coloraient de plus en plus en gris. L'avion a traversé l'épais brouillard avant de se poser. Enfin.



Nous n'étions pas encore arrivés à notre destination finale pour autant. De Dublin, il nous fallait rejoindre le Comté de Donegal avec notre voiture de location. De nuit. Sous le vent. En roulant bien sûr à gauche. Sur des routes irlandaises peu entretenues. Joie immense en arrivant à l'auberge de jeunesse au prix attractif et bien agencé. Nous étions les premiers. Les autres musiciens participant au workshop arriveraient le lendemain. 






 Message d'amour à l'aéroport...








Puérilités amusantes dans une station services dans le Donegal...







 




Notre "Hostel" = auberge de jeunesse



Ma chambre et ma carte d'accès qui vers la fin du séjour peinait à me faire entrer dans mes quartiers...


















Nous avons eu une journée de libre devant nous avant de débuter les cours. Nous en avons profité pour visiter les alentours. Admirer le paysage pittoresque du Donegal. Je me serais cru par moment en Gallice : un temps étrange, beaucoup de vent, des couleurs spécifiques, des maisons en ruines construites en pierres, et des enclos vides, de pierres également. En bonus ici : j'y ai vu la mer et les moutons à tête noire. Mer en furie et moutons méfiants. Le temps n'existait plus là-bas. La nature était bien plus maîtresse que les hommes. C'était rassurant.






Voir un bout d'Irlande de par son paysage, c'est bien. Mais il faut aussi vivre le monde des hommes et suivre les sessions des pubs, absolument prenantes. Dans une même joie, les musiciens enchaînent leurs jigs, reels, hornpipes, etc. jusqu'à pas d'heure. La bière les rend joyeusement ivres et le partage se fait plus dense encore au fur et à mesure que l'heure tourne. Les musiciens jouent, les badauds et locaux écoutent tout en discutant fort, leur verre à la main. C'est une ambiance festive qui empêche tout sentiment de solitude. Impossible d'être triste dans ces conditions. Cela réchauffe le coeur et redonne goût à la vie, tout simplement.


Le temps, quant à lui, devenait de plus en plus maussade avec un vent plus agité et une pluie drue, rendant le paysage encore plus solitaire et rude. Hostile. Mais si fascinant. Certains verts resortaient tout de même.





Voir tout ceci m'a donné l'idée et l'envie de faire un tour d'Irlande à pieds un jour. De la même manière que j'avais parcouru une partie du Chemin de Compostelle, je voudrais pérégriner sur les terres de l'Ile Verte, sereinement et en musique. Je me fixe l'objectif de maîtriser l'anglais et de le faire en un ou plusieurs mois selon les besoins. Il faudra que j'étudie ça. Seule ou à deux.

A voir...

Les cours de concertina avec Caitlin Nic Gabhann se sont bien passés. Nous apprenons différents tunes avec elles. Elle fonctionne un peu de la même manière qu'Edel Fox, mais en accéléré je dirais. Nous n'avons que 2h30/3h de cours par jour sur quatre journées, ce qui est peu. Mais on compense en apprenant trois morceaux par jour. Cela nous fait du répertoire. Sans oublier quelques conseils sur la technique de l'instrument. Pour une fois, je ne me sens pas la plus à la traîne dans mon cours. Nous sommes beaucoup de débutants sur les dix participants. Avec Edel Fox, c'était l'inverse. Du coup les tunes jouaient très lentement au début accéléraient très vite car les autres expérimentés assimilaient plus rapidement. Il y avait davantage un côté frustrant. Or pour ce stage à la Frankie Kennedy Winter School, ça va. D'autant plus que notre professeur est vraiment sympathique. Elle a compris le truc en nous amenant des bonbons dès le premier cours ^^. En quatre jours nous avons appris 11 tunes et nous avons reçu des conseils pour quelques techniques au concertina. Très efficace ce stage. Il y a à nouveau un workshop en février prochain à Bono en Bretagne. Caitlin sera à nouveau là pour enseigner son instrument. Je pourrai donc en profiter encore si je le souhaite !


Pour le dernier jour, une grosse session de 15 min seulement avait été mise en place dans la salle principale de l'école, là où nous nous restaurions pendant les pauses. Grosse session je disais de part le nombre de musiciens participants. Mais je vous laisse visionner la vidéo ci-dessous pour vous en rendre compte par vous-même. C'est bien simple, j'écoutais de la musique en stéréo tant cela venait de partout !


Le stage est ainsi passé très vite. La plupart des élèves participaient au maximum aux activités du coin : en somme, les cours le matin, concerts les après-midi et/ou soirs, et le soir sessions dans divers pubs et hôtels. Il y avait de la musique partout. Peu d'heures de sommeil en revanche, et ce, jusqu'au bout du séjour du Nouvel An. Et oui, n'ayant pas de vol assez tôt, nous avons choisi de rester ici pour souhaiter nos voeux en Irlande. Mais alors, concernant ce choix je ne regrette pas du tout ! Au vue des mes précédents nouvel an, je peux affirmer que celui du passage 2011 à 2012 fut le meilleur de ma vie : une ambiance comme jamais, des amis que j'aime, de nouvelles connaissances et de l'excellente musique.

On nous proposait pour le New Year's Eve un Ceili où bon nombre d'artistes participaient. Un bus nous a pris à notre auberge et faisait la navette. Les organisateurs de la soirée demandaient à chacun de ramener ses boissons. Notre bande constituée d'une dizaine voire quinzaine de membres s'est donc préparée avec divers brevages irlandais (Guinness, Bulmers, Devil Cider, et autres bières). Pas d'alcool fort, et tant mieux, car nous fumes tous bien joyeux, sans pour autant être saouls et encore moins malades. On devait peut-être être 200 convives à fêter la nouvelle année. Dès lors où l'on s'approchait de l'heure de l'accolade, la musique se faisait plus intense. On se serait cru à un Metal Fest tellement l'ambiance était à son paroxysme ! Les gens criaient en reconnaissant le nouveau tune joué (oui oui, c'était bien de la musique traditionnelle irlandaise qui se jouait tout la soirée !), certains étaient de très bons danseurs, d'autres même slamaient ! C'était absolument hallucinant ! Après ça, je me demande bien comment je pourrais apprécier le prochain 31 décembre. Ca
doit être pour ça qu'il y a la fin du monde juste avant XD !

La première vidéo vous montrera l'ambiance générale de la salle :) La seconde montre à quel point les fêtards sont déchaînés dès qu'ils entendent un morceau qu'ils connaissent... !!!


Le Ceili s'achevait très tôt : à 2h du mat' on était de retour dans le bus pour aller à l'hôtel où de belles sessions étaient jouées avec d'excellents musiciens. Mais l'ambiance là-bas nous a tous fait nous ramollir. C'était différent de d'habitude. Le bar était fermé, il y avait moins de personnes (la plupart était rentrée chez eux pour fêter en famille), la lumière y était un peu crue. Ne m'étant nourrie que de cidre, la fatigue était bien plus prenante. J'ai donc finie sur le sofa d'un des salons tandis qu'un groupe de musiciens s'était détachés pour sessionner.



Mémorable nouvel an de 2011/2012 en tout cas dans le Donegal :)


C'était un peu étrange de passer le 1er janvier au beau milieu de nulle part. La grêle tombait par intermittence. Le temps était changeant. Et je savais que le lendemain je reprenais l'avion pour la France. Retrouver l'école, mais aussi tous les petits tracas de la vie quotidienne. N'empêche qu'encore une fois, j'allais au moins être contente de retrouver mon pays pour sa gastronomie ! Mais où ont-ils caché les légumes en Irlande ? Est-il possible d'y manger correctement ? Voilà le seul point négatif mais ô combien important qui ferait que je ne pourrais pas supporter de vivre là-bas – hélas - !




Quel plaisir en tout cas de retrouver mon skyland :) 


Vous allez me manquer les copains...

 




















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