dimanche 22 mai 2011

Théâtre, Fête Foraine et Fin du Monde

Prendre la voiture et partir sous le soleil couchant pour retrouver les odeurs du théâtre. Se remémorer les heures d'ateliers passés et sourire sans cesse. Le trac, les franches rigolades à travailler des scènes sérieuses (vas-y, laisse venir ton fou-rire, ça l'exorcisera), s'entraîner à mettre de vraies baffes sans faire mal, apprendre à faire des chutes sans bobo, et puis prendre du plaisir à retrouver des personnes qui partagent la même scène. Et après les représentations, avoir la nostalgie des longues heures de travail et des quelques-unes passées sur scène. Derniers applaudissements. La fin d'une aventure. On se démaquille dans les loges, revêt ses habits de tous les jours, redevient soi, ce personnage ancré dans sa société et qu'on fuit. On s'imprègne des derniers moments dans le théâtre, glisse ses doigts sur le décor, parcourt les rayons de costumes et de bric à brac dans l'atelier qui sent la récup'. Et on repart.

Il fait nuit cette fois-ci, et on sent qu'il y a un truc qui manque. Cette solitude ne nous quitte pas, mais la sérénité demeure. Aucune obligation réelle, seule l'envie de rouler et de se laisser bercer par la musique de son auto-radio. Et puis "Oompa Radar" de Goldfrapp, tandis que les yeux sont happés par les lumières multicolores et parfois stromboscopiques d'une fête foraine. La sortie de la route est là et mène vers la foule... Besoin de retrouver une certaine enfance, de combler un certain vide, ou de se laisser porter par le hasard comme de toute façon on ne dépend que de soi... La lune très basse est à moitié pleine et rousse. Elle se cache derrière quelques nuages peu condensés. De toute façon il me reste une heure à vivre encore. Et je suis sereine. Alors autant me laisser guider dans ce labyrinthe coloré et bruyant qui marque l'enfance.

C'est rare qu'une personne marche seule dans une fête foraine. Ils sont tous en groupe, rient, mangent, crient depuis leur manège qui retourne le ventre. Ils dépensent à outrance tandis que je ne fais qu'observer. Il y a comme un décalage, mais délicieux. En fait, il est tard. Certains lieux si magiques sont plongés dans le noir et se reposent. Au fur et à mesure que j'avance, les lumières s'éteignent. Bientôt la fin. Le tour achevé, il ne reste plus que l'enseigne de bienvenue qui est encore allumée. Il est temps pour moi de retrouver ma voiture pour rouler encore quelques kilomètres. Et finalement, dans tout ça, je me dis que j'aurais bien aimé profiter de ces derniers instants avec une personne, au risque que le temps passe plus vite. Juste pour partager ce souvenir surréaliste impérissable.

Nuit.


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